Un équilibre essentiel
Les répercussions de la COVID-19 sur nos modes de vie et de travailler, ont porté au rang de « tendances de l’année » le terme distanciel ou à défaut celui de présentiel.
Accolés aux mots formation ou enseignement, ces pseudo-néologismes n’ont en fait rien de conjoncturels. Ces modalités d’apprentissage font, depuis plusieurs années déjà, l’objet d’alertes, d’inquiétudes ou tout au moins de questionnements.
« La bascule dans le monde d’après » et les modes de faire et d’apprendre inhérents, ne doivent pas nous faire oublier que distance ne rime pas avec efficience et plus encore lorsqu’il s’agit de formation professionnelle ou de transfert de connaissances.
L’autonomie, le respect du vivant sont des piliers de la relation de confiance nouvelle qui doit s’établir entre tous.
Tout est toujours question d’équilibre, de réciprocité. S’épanouir c’est réussir à cerner et nourrir avec justesse nos besoins essentiels.
Si les deux approches (distancielle vs présentielle) sont souvent présentées comme des modalités concurrentielles, elles doivent surtout être perçues et vécues comme complémentaires dès lors qu’il s’agit de formation professionnelle.
D’abord, parce que là encore la crise sanitaire nous la rappelé, nombre de métiers ne peuvent s’exercer à distance et qu’il en est de même pour la formation à ces métiers. Ceux liés notamment aux prendre soin ou à l’industrie. Dans les deux cas aussi différents soient-ils, le contexte, la réalité du terrain ne peuvent être perçus et vécus à distance.
Être(s) confronté(s) au réel
Il convient dès lors dans l’élaboration des parcours de formation de veiller à trouver l’équilibre. Cet équilibre essentiel entre distance et présence, entre appropriation de notions essentielles et confrontation aux réels.
Mais, la problématique de la confrontation au réel et de la contextualisation – qui ne pourrait souffrir de la distance – n’est pas la seule à prendre en compte. L’équilibre entre ces deux modalités de formation préoccupe nombre de responsables des ressources humaines ou de l’ingénierie de la formation confrontés pour leur part à une autre réalité : le niveau d’équipement et la maîtrise des outils numériques par leurs apprenants. La formation en mode distancielle pourrait être, dans bien des cas, un redoutable instrument de sélection. Il ne faut en aucune circonstance que cela puisse advenir.
C’est ici que l’approche et le savoir-faire didactiques prennent toute leur dimension. Acteurs de la formation digitale depuis plus de 25 ans, nous mesurons combien se projeter (à travers un écran) n’est pas tout à fait Éprouver, au sens premier du terme.
C’est pour cette raison que nous avons à cœur de développer en permanence des contenus didactiques permettant au plus grand nombre de réellement s’informer, se former, s’émanciper en veillant à ne pas succomber aux facilités de la gamification à outrance ou pire encore de l’infantilisation.
C’est pour cette raison aussi que nous mettons tout en œuvre pour déployer les parcours et modules de formations au plus près des apprenants en respectant les habitudes de chacun et en sélectionnant les meilleurs vecteurs de transmissions. Aux effets de modes, nous préférons les faits, leur permanence et leur pertinence.
C’est pour cette raison enfin que nous rassemblons autour de didactum celles et ceux qui ont la volonté de faire des outils digitaux dédiés à la formation des « Faiseurs » une science inexacte. Inexacte parce que loin des programmes sur catalogue, elle s’attache à répondre aux multiples sensibilités et personnalités qui font l’entreprise.
Progresser utilement
Cette double précaution, didactique et empathique, contribue à faire de la formation professionnelle un levier d’émancipation. Et, parce que la meilleure des connexions ne peut se substituer au lien ; de la justesse et de la finesse avec lesquels nous exploiterons, demain mieux qu’hier, les bienfaits technologiques, à distance ou non, dépend le Progrès.
Être demain plus qu’hier utilement précurseur c’est commencer par accepter de requestionner son métier et la façon de l’exercer. Les acteurs de la formation professionnelle sont « en première ligne » et n’échappent pas à cette règle. Ils doivent être exemplaires. Il est d’une impérieuse nécessité que collectivement nous prenions conscience que la distance, rendue possible par l’usage des outils numériques, ne doit jamais être synonyme de décrochage ou de distanciation entre celles et ceux qui font l’entreprise et la réalité de celle-ci. L’usage raisonnablement innovant des technologies auxquelles nous avons accès est une condition de réussite de cette (r)évolution.
L’équilibre essentiel entre formation distancielle et présentielle ne doit jamais se résumer à un choix entre deux modalités « pratiques » mais être au coeur de l’ingénierie de la formation en tant que finalité pédagogique.
Repères
Dans une étude menée en 2019 auprès de 400 organismes de formation, seulement 31% précisaient que l’amélioration de l’efficacité pédagogique de leur formation guidait la démarche de digitalisation. 33% reconnaissaient pour principal moteur des enjeux d’image et de tendance. 🙁
Parmi les principaux freins au développement on notait alors le manque de temps, de budget et de compétences internes. Et si cela révélait finalement un manque de formation ou de prise en compte d’une nécessaire autonomisation 😉