Intelligence Artificielle et Formation Professionnelle Hyper-adaptée

Les plus attentifs d’entre-vous auront pu lire sur notre site Internet cette phrase tout sauf anodine : « La formation professionnelle est avant tout affaire de sensibilité humaine. »

Dès lors, on peut imaginer que le débat sur l’IA au service de la formation professionnelle hyper-adaptée est clos, avant même d’avoir été ouvert. Et bien, il n’en n’est rien. Nous laissons toute leur place à l’analyse, à l’expérimentation, au sens critique et au libre arbitre de la didacteam autour de cette question.

Si tous ses membres reconnaissent qu’il y a là une opportunité de donner une nouvelle dimension aux expériences et parcours de formation proposés, tous relèvent aussi la nécessité de savoir rester aux commandes et de résister.

Intelligence Artificielle et Formation Professionnelle Hyper adaptée

Intelligence Artificielle et formation professionnelle hyper-adaptée, il faut avoir confiance en la nature humaine.

Résister à donner à toutes les formes d’Intelligences Artificielles une importance, une valeur qu’elles n’auront (probablement) jamais. Il est important de rappeler ici, par exemple, que les IA génératives « se contentent », ou plutôt sont programmées pour agglomérer, assembler des données et dans le meilleur des cas, proposer un rendu linguistiquement crédible. C’est dire le risque de recourir à cette seule facilité pour élaborer un contenu de formation visant à permettre la montée en compétences ou la certification de collaborateurs à leur poste de travail.

Résister aussi à la tentation de déléguer toute responsabilité à « la machine » en oubliant l’importance de l’expérience et de la supervision humaine. Dans bien des circonstances, c’est grâce à elles que la mise en perspective et l’hyper-adaptation face à la réalité d’un environnement de travail et un profil apprenant est possible. Cela est d’autant plus vrai lorsqu’il s’agit de former dans les domaines de la Qualité, de l’Hygiène, de la Sécurité, de la Sûreté, de l’Environnement.

Mais résister n’est pas tout. Il faut aussi savoir saisir l’opportunité de cette « intelligence à portée de mains ou de voix » pour ce qu’elle est, pour ce à quoi elle a été formée : combler un vide, traduire, compiler, ouvrir des perspectives, proposer un plan plus rapidement que n’importe quelle intelligence humaine.

Une prime aux (bons) formateurs et aux entreprises apprenantes

L’IA est sans nul doute une ressource « inestimable » pour tout entreprise soucieuse de digitaliser et d’adapter ses formations, de créer un environnement d’apprentissage attractif, innovant et évolutif. En faire usage pour ce qu’elle est : une technologie – au même titre que la réalité virtuelle, l’apprentissage mobile, la réalité augmentée – relève de la responsabilité, du professionnalisme des créateurs de contenus. L’essentiel est et sera toujours de savoir où commence et où s’arrête le recours aux technologies ? Où est la limite (du) raisonnable pour former efficacement ses salariés-apprenants ?

Le bon sens, le sens critique ou le libre arbitre, que seul l’être humain peut apporter dans l’exercice de la conception de contenus et de parcours de formation, se révèlent alors de précieux atouts.

Attention aux (faux) amis

Générer du contenu rapidement, accéder à une base d’informations (inégalée jusqu’à ce jour), aller encore et toujours plus vite… les points positifs du recours à l’IA parlent évidemment à tout responsable et créateur de contenus didactiques. Mais, parce qu’il y a un mais, qu’en est-il de la véracité, de l’origine et de la fiabilité des informations ?

Les savoir-faire souvent hyper-spécifiques et toujours implicites (objets de toutes les préoccupations des responsables d’entreprises, de la formation ou des ressources humaines) peuvent-ils souffrir d’une forme d’inexactitude générée par l’accumulation, la profusion de contenus en pagaille, voire de propos contradictoires dans une seule et même phrase, parce que l’Intelligence Artificielle aura cherché, par tous les moyens, à nous satisfaire ?

À l’heure où la transmission de savoirs et la préservation des compétences deviennent les véritables gages de compétitivité et de pérennité de toute entreprise, l’être humain, sa nature et sa responsabilité ont encore de beaux jours devant eux.