Former et Innover
au service de l’émancipation professionnelle.
Interview croisée de Julie Le Hénaff et Nicolas Helfenberger
Nicolas Helfenberger & Julie Le Hénaff
1/ Quelle est votre définition du mot former ?
Julie Le Hénaff_
Transmettre. Contribuer à rendre libre celui qui se forme parce qu’il sera en capacité de faire des choix. C’est aussi partager la connaissance. C’est surtout un échange.
Nicolas Helfenberger_
Le premier mot qui me vient à l’esprit c’est progresser. Partir d’un point, se fixer une trajectoire et les étapes pour y parvenir. C’est s’élever par la connaissance. On a besoin de connaissances pour prendre les bonnes décisions. Apprendre c’est fondamental pour parvenir à une forme d’émancipation, de formation, de progression. Dans le milieu professionnel ces notions sont pleines de sens. Du moins il faut leur redonner tout leur sens.
2/ Quelle est votre définition du mot innover ?
NH_
Rendre accessible l’information. C’est le sens que je donne à l’innovation dans mon quotidien. C’est ainsi que je la perçois et tente de lui donner corps chaque jour. Le plus important dans l’innovation c’est son Sens. Il y a dans notre approche un enjeu éthique. Nous utilisons la technologie certes, mais en nous assurant et en garantissant qu’elle permettra de faire progresser l’Homme. Cette finalité, cette responsabilité sont au coeur de notre engagement.
JLH_
Le principal c’est la finalité de l’innovation qu’elle quelle soit. L’innovation ne doit jamais être une fin en soi. Elle ne se décrète pas non plus. Elle se vit au sens où elle est pertinente si réellement elle offre une expérience, une sensation et permet de minimiser l’impact de la contrainte qui est, trop souvent encore, synonyme de formation. J’aime beaucoup l’idée d’innovation pédagogique par la forme et l’esthétisme pour laquelle nous sommes souvent sollicités.
3/ Comment concilier les deux au service non seulement du développement de l’entreprise mais plus encore de ses salariés ?
NH_
Il faut un postulat de départ, et bien-sûr, le respecter. Pour didactum il s’agit de « permettre à nos interlocuteurs de devenir autonomes, plus réactifs et de simplifier les relations entre partenaires, prestataires et donneurs d’ordre. » Être au clair avec cet objectif et s’y tenir est un véritable garde-fou. On connaît ainsi les limites de l’innovation au service de la formation et de l’émancipation autant des formateurs au sens large que des apprenants, et nous nous y tenons.
Il faut toujours tout faire pour fluidifier les communications et plus encore apporter et assurer la bonne compréhension des informations transmises.
JLH_
En répondant à un besoin de réactivité sans confondre vitesse et précipitation. Sans faire semblant et vite vite parce que la tendance l’imposerait, mais plutôt développer les bons supports pour permettre, la prochaine fois, d’éviter la difficulté dans le fonctionnement dans l’entreprise.
« Nous sommes surtout connectés au rythme du vivant de l’entreprise. »
Nicolas Helfenberger
4/ On a encore parfois le sentiment que la digitalisation de la formation est vécue comme une obligation pour être dans le coup, être tendance. Est-ce un constat qui s’applique au domaine de la QHSSSE ?
NH_
C’est bien-sûr présent, mais nous ne nous sentons pas concernés. Nous sommes surtout connectés au rythme du vivant. Nos clients viennent pour créer et diffuser des supports et outils de sensibilisation professionnelle dans des domaines où le droit à l’erreur n’existe pas. En matières de Qualité, d’Hygiène, de Sécurité, de Sûreté, de Santé ou d’Environnement la tendance ou l’air du temps ne sont pas les préoccupations principales. L’essentiel est ailleurs.
Julie Le Hénaff, Directrice Générale et Nicolas Helfenberger, Chairman de didactum sont les principaux auteurs de ce blog. Pour mieux faire leur connaissance, à l’exposé de leur curriculum vitae nous avons préféré l’exercice d’une interview pour mieux cerner la nature et l’épaisseur de leur engagement.
5/ Jusqu’où le coup d’accélérateur donné au télétravail et de fait à la formation à distance induit par les confinements successifs sera t-il une opportunité. Quels sont les risques à éviter ? Les bonnes pratiques à respecter ou à mettre en œuvre ?
JLH_
Le risque majeur c’est la perte de lien social, la déshumanisation. N’être plus que « fonctionnel ».
NH_
Je ne le vis pas comme un coup d’accélérateur mais plutôt de frein ! Un gros coup de frein au rythmes effrénés de nos existences. C’est une opportunité, une invitation à une forme d’introspection, de questionnement. Ce qui est requestionné c’est la confiance. L’entreprise va devoir apprendre à faire confiance… différemment. Les faiseurs sont (re)devenus la valeursûre, les piliers de la société, dans tous les sens du terme.
6/ Quels sont les principaux freins rencontrés en entreprise lorsque vous engagez une collaboration ?
JLH_
Presque aucuns. En fait la formation s’est adaptée et s’adapte en permanence depuis plusieurs années. Les faiseurs, comme nous aimons à les appeler et auxquels s’adressent plus particulièrement les contenus de formations didactum, ont pris conscience depuis longtemps de la nécessité d’être agiles. Ils savent que des aléas, casses, incidents… peuvent survenir à n’importe quel moment et sont, plus que d’autres peut-être, conscients de la nécessité de les anticiper.
7/ A contrario, quels sont les effets leviers que vous avez pu constater lorsque la démarche est menée ?
JLH_
Auparavant la formation était surtout top-down. C’est beaucoup moins vrai aujourd’hui ; et nous veillons à servir cette évolution. La connaissance se trouve chez les faiseurs. Il faut la formaliser, assurer son partage. L’encadrement, les directions doivent faciliter le transfert, mais aussi la préservation des connaissances propres à l’entreprise.
« L’enjeu est probablement d’apprendre ou de réapprendre à apprendre. »
Julie Le Hénaff
8/ Comment percevez-vous l’évolution de la formation professionnelle, et pas seulement « post-covid » mais aussi à 5, 10 ou 15 ans ?
JLH_
La formation passe de la contrainte ou l’obligation, à la demande, l’appétence, l’envie d’apprendre.
L’enjeu pour les prochaines années est probablement d’apprendre ou réapprendre à apprendre. Cela ne se décrète pas et surtout cela ne signifie pas qu’il faut absolument infantiliser à tout va. Apprendre c’est avant tout s’enrichir, grandir, s’épanouir.
NH_
La véritable (r)évolution est en cours là maintenant pas dans 5 ou 10 ans. Je l’imagine depuis longtemps. L’émancipation, l’autonomisation des formateurs et des apprenants c’est tout de suite et, comme les faiseurs ont (re)trouvé un peu de crédit au regard du plus grand nombre, cela va s’accélérer.
9/ Quels sont les maîtres-mots qui guident votre quotidien ?
JLH_
Le plaisir et la volonté d’être utile.
NH_
Le sens de ce que je fais. La valorisation du vivant, l’émancipation et l’ouverture d’esprit.